On imagine facilement que plus on respire en milieu pollué, plus on s'intoxique. Partant de cette logique, il vaudrait donc mieux limiter l'activité physique quand l'environnement est pollué et préférer les transports en commun, pour éviter de remplir ses poumons du bon air chargé de toxines de la ville.
Mais cette logique n'est peut-être pas complète. Alors, faire du sport en milieu pollué, est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?
Polluants auxquels sont confrontés les cyclistes
Selon la fédération des usagers de bicyclette, le vélo n'est pas plus dangereux en ville qu'à la campagne. Les accidents sont même moins dangereux que sur les routes de campagnes où les automobilistes roulent plus vite.
Mais que penser de l'effet de la pollution ?
Quand l'environnement est pollué, les cyclistes absorbent des polluants atmosphériques, qui, bien qu'incolores et souvent inodores, sont réellement toxiques. Les deux principaux polluants sont l'ozone et le monoxyde de carbone.
L'ozone est particulièrement toxique pour les voies respiratoires :
- L'ozone présent à la surface de la terre (contrairement à celui qui nous protège des rayons du soleil) résulte d’une réaction photochimique entre les gaz d’échappement des véhicules motorisés et la lumière solaire.
- Très oxydant, il peut provoquer des irritations des yeux et des inflammations des muqueuses.
- Après avoir inspiré de l’air riche en ozone, les asthmatiques deviennent encore plus sensibles aux allergènes, ils risquent donc davantage une crise d’asthme.
Le monoxyde de carbone résulte de la combustion incomplète des combustibles et des carburants :
- On en trouve donc beaucoup dans l’air des villes, notamment en période de bouchons.
- Il se combine avec l’hémoglobine du sang pour former de la carboxyhémoglobine (HbCO), qui réduit l’oxygénation.
- Des études scientifiques ont montré que les athlètes qui s’entraînent en période de forte circulation automobile ont un taux de HbCO trois fois plus élevé que la moyenne. Ce taux est alors à peu près le même que celui des fumeurs.
En France, en 2018, les émissions liées aux énergies fossiles seraient responsables de 17,3 % des plus de 500 000 morts de personnes de plus de 14 ans avec une surmortalité concentrée dans l’agglomération parisienne.
Effets de la pollution sur les cyclistes
Plus vous êtes en bonne condition physique, plus vos capacités respiratoires sont bonnes et plus vous « profitez » de la pollution :
- Vous vous entrainez plus longtemps, donc vous inspirez davantage d'air pollué.
- L'air pollué pénètre plus profondément dans vos poumons.
Reste que :
- d'après la FUB, des études scientifiques ont prouvé qu'à vélo, on respire beaucoup moins de polluants qu'en voiture ;
- selon l'ADEME, l'exposition à la pollution est deux à trois fois plus faible à vélo qu'en voiture ;
- une étude danoise a montré que les bénéfices du cyclisme se maintiennent même s'il est pratiqué dans des zones polluées.
Protection contre la pollution
L'idéal, pour limiter les effets de la pollution, est de :
- respirer par le nez, qui filtre certains polluants ;
- privilégier, si c'est possible, les périodes moins polluées (par exemple au lever du soleil, avant les bouchons du matin) ;
- privilégier les parcs ou les routes secondaires peu fréquentées.
Bon à savoir : la plateforme nationale de prévision de la qualité de l’air Prév’air vous permet de suivre la qualité de l’air extérieur dans votre région, pour les principaux polluants réglementés (ozone, dioxyde d’azote et particules). Le nouveau site national Geod'air, développé et géré par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), fournit également les données et statistiques de mesure de la qualité de l'air dans toute la France.